édito
Je fais toujours à l’autre le crédit de la nouveauté incroyable de son existence.
Christian Bobin, La lumière du monde
dans la densité fluide du champ de nos vies, le tissage souple et complexe né des mouvements des uns et des autres
des rencontres
dans la rue ou au milieu de nulle part, n’importe quand : infimes et improbables, des rencontres qui cassent les a priori et les clichés
ouverture
Gaël errant dans la nuit sur sa trottinette
la dame à la quiche du Palais Royal
le couple de punks du métro
le photographe de la fontaines aux lions
Lucy, la sculptrice
© Jim Jarmusch, Paterson
toujours des regards partagés, des visages, vus et reconnus
s’éclairent
parfois naît une écoute
alors on se livre souvent davantage et librement, comme s’il y avait urgence
c’est vivifiant, ça fait du bien, ça raccorde
ça réveille
le gars de la sécurité à la Philharmonie de Paris
la bénévole du festival
la jeune femme à la plume
Albert, le gardien du musée Réattu
Hélène, la placeuse du concert
miracles
intersections de fréquences, un espace apparaît : vaste champ libre
brève confidence
des échanges fugaces et marquants, dont il ne reste presque rien après et, cependant, beaucoup : quelque chose d’indicible
soubresaut, fulgurance qui remet en phase avec soi et en réseau avec les autres
précieux antidote
aux regards vides
aux paroles convenues
au placage de l’échange commercial
interessant ce possible et cette ouverture…