ça n’a pas besoin d’être comme ça
nous pouvons créer notre vie sur la scène globale
certes nous ne pouvons pas quitter la scène, à moins de tirer notre révérence et de quitter notre corps, mais nous avons le pouvoir de ruiner le spectacle
si le scénario pourri et la mise en scène tortionnaire ne nous conviennent pas, nous pouvons en changer
nous ne jouons plus notre rôle, ce rôle imposé pour lequel nous avons été adéquatement formatés depuis des millénaires
nous glissons légèrement et prenons la tangente
et à la place nous improvisons une autre histoire où la vie reprend ses droits … les lois de la nature … les humains … toutes formes de vie … etc
l’actualité
tant que nous nous insurgeons contre la machine infernale
que nous restons enragés et impuissants
que nous la peur nous taraude le ventre
que nous croyons que nous allons devoir nous défendre ou courber l’échine et nous laisser broyer
nous subirons l’absurdité meurtrière et nous laisserons arracher nos libertés, un lambeau après l’autre, jusqu’à l’aliénation complète de notre être, nous serons laminés
les dents serrées ou bouche bée selon les moments, nous assisterons au déroulement impitoyable du scénario, fascinés et intoxiqués par un lavage de cerveau efficace et paralysés par des intimidations perverses jusqu’à la fin prévisible et annoncée du spectacle
ça n’a pas besoin d’être comme ça
il y a d’autres possibles
nous sommes des êtres essentiellement libres, cela n’a rien à voir avec nos soit-disant libertés
plus vite nous ouvrons les yeux et nous redressons
nous regardons le monstre droit dans les yeux
nous réalisons que nous ne sommes pas obligés de ployer
que le broyeur ne continue à fonctionner que parce que nous lui offrons notre peur et notre rage en pâture
plus l’inévitable effondrement s’accélérera et plus vite nous en aurons terminé
la perspective est terrifiante, ce sera pénible et douloureux, mais bien moins qu’endurer passivement la brutalité et la cruauté
nous pouvons créer notre vie sur la scène globale
acteurs,
jouons le rôle de notre vie, celle dont nous rêvons, celle qui nous met en joie, celle où l’amour est roi et nous sommes libres
il s’agit de susciter une accélération incroyable, en inversant les rôles et en reprenant les rennes
nous pouvons relever la tête
merci , nous avons besoin de confiance, force et d’authenticité pour vivre pleinement et non survivre.
est-ce que je suis trop conditionnée pour ne pas vivre la période que nous traversons comme une guerre où l’on me demande de ployer ?
Depuis le début des confinements je vis chaque contrainte comme un nouveau contexte : la liberté est toujours présente et l’abondance et la joie se révèle alors qu’apparemment nous sommes limités ou contraints.
Cela résonne avec les ragas que j’ai travaillé un petit peu seulement, il y a longtemps : à chaque raga, quelques notes seulement peuvent être utilisées et une forme particulière de rythme est possible, cela donne la couleur du raga.
A partir de là, l’art est l’improvisation dans une cadre précis avec une évolution précise. La durée est librement choisie, de quelques minutes à une heure. La façon d’évoluer dans le rythme, d’agencer les notes entre elles, d’amener à une note à partir d’une autre … il y a tellement de possibles dans cette apparente limitation, et l’espace temps devient différent avec la joie du jeu.
J’aime ce jeu de la liberté dans le cadre.
Ma sensation intérieure par rapport à la contrainte extérieure : quand elle est là, je dis OK, cela me fait descendre au niveau du sol et comme glisser dans les interstices ou dans les petits coins, le temps d’accueillir, de sentir, d’apprivoiser. Puis je me redéploie, dans une nouvelle forme inattendue, riant comme dans un jeu d’eau qui éclabousse.
Il me semble que le jeu c’est vivre avec tout ce qui est donné
oui, être libre est intouchable, même si on est extrêmement contraint
jouer dans le cadre est possible sur un plan de notre réalité
les limitations matérielles ne peuvent pas être niées pour autant
c’est à ce niveau qu’il est nécessaire de se positionner.
YYYEEEESSSSS !!!!
OUI les tangentes nous évitent l’affrontement et nous continuons à nous déployer, c’est un autre espace, un autre niveau. nous regardons….