(pré)occupés
quelques uns des programmes installés dans notre mental avant notre naissance
on est occupés, pris, obnubilés, parfois la tête dans le sac cercle infernal
on repousse, on reporte et on se distrait de ce qui nous occupe mouvement centrifuge
on lisse, on gère, on maintient les apparences et on reste coupés de nous-mêmes décentrage
en-dessous ça remue, ça brasse, ça gêne, quelque chose pousse et demande de l’attention
on désire, on aspire à, on anticipe ce qu’on veut décalage
on investit, on planifie, on provoque ce qu’on souhaite manifester projection
on laisse faire, on attend, si ça ne se passe pas, ça ne devait pas se faire… stagnation
le labyrinthe du mental : tant de jeux fascinants et de trappes qui s’ouvrent au milieu des fluides et de leurs courants
ces logiciels sont activés dès la conception
le terrain de notre expérience
ce qui nous occupe n’a pas autant d’importance que nous le croyons ou voudrions le croire
les affaires importantes, urgentes, triviales, futiles, élevées ou autres
les dédales de notre tête, les émois de notre coeur, les exploits de notre corps, les attitudes de nos mains, seuls ou en compagnie
ce sont des phénomènes transitoires, ils agissent comme un levain qui anime le terrain de notre expérience
mais l’investissement que notre ego fait dans ces phénomènes, les place au milieu de la scène
c’est compréhensible, dans un sens, puisque ce sont notre vie et notre expérience
mais quand nous nous identifions à ce qui se passe, les formes mouvantes et fluides des phénomènes se figent et ont tendance à devenir fixes
et cela c’est moins avantageux, parce que nous nous coupons du mouvement toujours changeant de notre environnement !
une de nos pseudo-identités (habituellement nommée ego) valide et active les programmes auxquels elle s’enchaîne et s’assujettit, l’enfermement s’ensuit : un mécanisme programmé lui aussi !
mais où sommes-nous donc ?
quand nous sommes engagés dans nos activités
la représentation que nous avons de nous-mêmes (= ce que nous laissons voir de nous-mêmes) sert, inconsciemment, à nous protéger, comme un vêtement endossé (rôle, fonction, attribut). C’est un voile, le plus souvent implicite
tandis que ce que nous nous cachons (qui n’est pas ce que nous ne voyons pas) nous révèle largement (focus et mise en lumière se font indices). C’est ainsi que les grands secrets sont toujours évidents et manifestes, accessibles à tous
le monde mental et le monde extérieur : un fascinant jeu de miroirs qui projette en boucle des illusions sans cesse renouvelées, encore un processus d’aliénation engagé à dessein
rien de cela n’est vraiment nous !
un appel et une nostalgie profonde subsistent : être
la contemplation du champ
une autre manière d’être
je suis, essence, est sous-jacent/omniprésent, simple présence
là, il est question de la contemplation des phénomènes et de leur évolution
c’est le mode de vie des peuples premiers
un art cultivé dans l’agriculture naturelle de Masanobu Fukuoka, par exemple
il consiste à se pencher sur un aspect de la réalité et rester avec cela, longtemps, patiemment, sans attente
rien à comprendre, rien à savoir, rien à vouloir ni à entreprendre, être là simplement
vivre ici et maintenant est la véritable base de la vie humaine
Manasobu Fukuoka, « La révolution d’une paille ».
il s’agit d’une immersion dans un ensemble de phénomènes, dans une réalité complexe et changeante
être dedans, en faire partie
être ouvert, libre de soi
une manière complètement ouverte d’être là, vulnérable !
être vacant et résonant comme l’intérieur d’un pot vide
et de l’écho dans le contenant laisser apparaître la subtile ordonnance de l’ensemble, les structures, les rythmes, les formes récurrentes ou non
c’est alors que des miracles apparaissent, à profusion
en bref, tout se joue dans l’intimité de la relation avec ce qui nous occupe !
Ton article tombe à pic , je reviens d’un we de post formation , YS III52
» dans l’instant présent, l’éternité » .
reste à voir comment on est présent !