la vie au superlatif

quand l’hyper-stimulation, l’hyper-réactivité, l’hyper-performance physique, psychologique, émotionnelle deviennent la norme, le stress permanent devient addictif aussi

alors on se tend, on se durcit, on force pour tenir
toujours plus : pour maintenir ou augmenter l’activité, le rythme, la cadence, la performance
on est toujours orienté vers l’avant, vers un projet, une activité, une opportunité, un voyage :  la fuite en avant !
en version dispersée : ça part dans tous les sens, ça vole en éclats, impossible de stopper, de dire non

en cas de coup de mou
on stimule encore, une dose d’adrénaline pour tenir le coup, pour pousser plus loin, pour se sentir libre, pour le fun
décompression, recharge, excitation, jubilation, chute et ça repart

la norme c’est le maintien d’un stress endogène, nourri des conditionnements mentaux et de l’identification à une intensité extrême et (pratiquement) sans relâche

c’est sans compter le stress exogène, causé par les évènements, les situations qu’on ne peut pas contrôler, dus au changement dans notre environnement

 

un peu de physique

ductile
un matériau ductile peut être déformé et reprendre sa forme sans se rompre. La rupture se fait lorsqu’un défaut devient critique et se propage, il devient alors fragile

résilient
un métal est résilient quand il peut résister aux chocs
par extension en psychologie : la capacité à surmonter les chocs traumatiques et à se reconstruire  (cf. Boris Cyrulnik)
il est possible de rebondir plutôt que se figer et  résister  (stare = se tenir droit)

plastique
la plasticité neuronale est la faculté du cerveau à récupérer et à se restructurer
cela consiste à créer, défaire ou réorganiser les réseaux de neurones et les connexions de ces neurones
c’est ainsi que le cerveau peut de remettre de traumas, de troubles ou de lésions et que l’impact de maladies neuro-dégénératives est réduit

 

l’être humain présente toutes ces qualités évidemment : est extrêmement adaptable, mutable, il se transforme et évolue constamment
en réalité, tout ce qui vit est capable de s’auto-réguler, de se purifier, de s’équilibrer, de se réorganiser, de se régénérer

 

la sympathique addiction !
zoom sur le système nerveux

le sympathique
il prépare à une action intense, au combat ou à la fuite
pratiquement on est en état d’alerte, la fréquence cardiaque est augmentée, la respiration est accélérée et moins profonde, les réactions sont rapides, les pupilles dilatées, le métabolisme plus rapide

le parasympathique
il conserve l’énergie, il régule l’état de repos et la digestion
les signes : la détente physique et mentale, une respiration paisible, une bonne digestion, une bonne circulation es fluides, un sommeil réparateur

le sympathique et le parasympathique s’excluent l’un l’autre, quand l’un s’active, l’autre se met en veille

 

inverser la vapeur

et si nous invitions notre corps à la grande détente ?
par une relaxation en position allongée, sans mouvement
une respiration profonde
sans stimulation extérieure (bruits, lumière, …)
une attention flottante
en lâchant le contrôle et en laissant se faire ce qui se fait

entre veille et sommeil, …

dans l’activité (mouais, seulement, si tu insistes !)
une coordination fine des mouvements
l’attention se porte sur ce qu’on fait
on fait une seule chose à la fois
avec cette lenteur qui va vite

 

rythmes naturels

et si nous entrions à nouveau dans la danse cosmique ?
en prenant vraiment en compte les cycles et les rythmes toutes échelles confondues
les phases de vie, d’un projet, du souffle, de la cohérence cardiaque
les rythmes saisonnier, circadien, les biorythmes
les temps forts et les temps faibles

dans la succession des choses, en nous remettant en phase
la tension et l’étirement font place au relâchement et au repos
la croissance conduit à la plénitude, qui engendre la décroissance et ramène au vide

et si nous laissions s’exprimer la puissance du mutable, du souple, du doux ?

plier pour se garder intègre
ployer pour se retrouver droit
s’approfondir pour être rempli
se faner pour reverdir
moins permet de trouver
trop fait qu’on s’égare

Dao De Jing, trad Claude Larre

 

des espaces pour rien

et si nous prenions l’habitude de nous accorder des espaces vides ?
sans rituel ni lieu défini, hors des lignes de temps
ici, là, n’importe où et à tout moment
assez souvent
des espaces où être en vacance
juste avec soi
pour rien